En associant dans une même exposition les deux dessinateurs de presse Jossot et Faujour, le musée de l’Histoire vivante offre un regard au vitriol sur les violences policières, d’hier et d’aujourd’hui.
Un siècle les sépare, et pourtant… La mise en regard des œuvres de Jossot et Faujour par le musée de l’Histoire vivante met en lumière nombre de points communs entre ces deux dessinateurs de presse : la dénonciation des violences policières d’abord, et leur persistance au fil des décennies, mais aussi le même regard au vitriol, les mêmes traits colorés et le même humour acide.
Né en 1966 et mort en 1951, Henri Gustave Jossot n’est pourtant pas à ses débuts un dessinateur et caricaturiste engagé. Il commence au contraire sa carrière dans la presse locale et son coup de crayon est assez consensuel. C’est en rejoignant L’Assiette au beurre, un magazine satirique paru de 1901 à 1936 et rassemblant les meilleurs illustrateurs européens, que son style et ses cibles changent, pour se focaliser sur la critique des élites et des institutions, dont la police…
Loïc Faujour est né pour sa part près d’un siècle plus tard, à Brest en 1959. Il dessine dans différents magazines, comme La nouvelle vie ouvrière ou Archimag, est l’auteur de la bande dessinée Restons dignes (1999, prix BDNet) et a illustré le livre Les petits soldats du journalisme, de François Ruffin. Il a par ailleurs collaboré à Que fait la police ?, un bulletin de l’Observatoire des libertés publiques recensant les exactions de la police entre 1994 et 2012.
Une cinquantaine de leurs dessins, dont des originaux et inédits, sont exposés dans « La police dans l’œil de Jossot et Faujour, au premier étage du musée. Dressant ainsi comme « un pont entre les violences d’hier et d’aujourd’hui ».
Informations pratiques :
Musée d’histoire vivante : 31 bvd Théophile Sueur, Montreuil, 01 48 54 32 44, www.museehistoirevivante.fr
Du 23 mai au 28 juillet, les mercredis, jeudis et vendredis de 14h à 17h et les samedis et dimanches de 14h à 18h.
Photos de Thomas Le Goff