Préparer le monde de demain avec l’Economie Sociale et Solidaire
- Depuis plus de 10 ans, le Département s'investit et investit au profit de l'ESS.
- Et ça marche ! Les entreprises de l'ESS se portent bien et représentent plus de 40 000 emplois
- Vous vous demandez ce que représente concrètement l'ESS dans notre département ? On vous répond, chiffres à l'appui
A l’occasion du mois de l’ESS, Marie Charles, cheffe du service Economies nouvelles et solidaires du Département de Seine-Saint-Denis nous présente en détail le maillage très dense des structures d’insertion présentes sur le territoire.
L’Economie sociale et solidaire (ESS), c’est quoi concrètement ? Et pourquoi le Département agit-il en faveur de ce secteur ?
L’ESS de la Seine-Saint-Denis regroupe l’ensemble de structures du territoire (associations, fondations, coopératives, sociétés commerciales…) exerçant des activités basées sur des principes de solidarité et d’utilité sociale. Si la performance économique peut être recherchée, ces entités priorisent l’impact social et écologique des missions menées, en réinvestissant les profits réalisés. Leurs activités peuvent ainsi concerner la lutte contre les exclusions et les inégalités, l’aide aux personnes précaires ou en situation de handicap, le développement durable… et leur gouvernance est en général démocratique sur le principe d’« une personne, une voix ».
Le Département soutient de longue date ce secteur riche et dynamique, porteur d’une économie résiliente, respectueuse des hommes et de la planète qui fournit de nombreux services utiles aux habitant·e·s dans une optique d’innovation sociale. La Seine-Saint-Denis consacre plus de 50 millions d’euros par an à l’ESS, en reconnaissant son rôle clé dans la conduite des politiques publiques départementales (insertion, transition écologique, sport, culture, autonomie…).
Nous soutenons principalement les structures employeuses de l’ESS, dans tous les champs de la politique publique du département : culture, sport, action sociale, autonomie… Il en existe dans tous les domaines. On peut citer l’entreprise d’insertion montreuilloise Label Gamelle qui produit et livre des plateaux repas, entre autres, pour des centres d’hébergement d’urgence, l’association noiséenne Making Waves qui remobilise les personnes éloignées de l’emploi grâce à la pratique de la radio, Envie Autonomie qui recycle du matériel médical et le revend à bas coût… L’ESS concerne tout type de production de biens et de services avec par exemple l’agence informatique inclusive Au carré qui rassemble des personnes en recherche d’emploi et des développeurs pour créer des applications numériques en « no code ».
Peut-on tirer un bilan des 10 années de soutien de l’ESS en Seine-Saint-Denis ?
Avec 42 000 emplois dans ce domaine, notre territoire possède un maillage très dense d’établissements actifs, attentifs aux besoins de proximité d’une population partageant des valeurs de solidarité et de débrouillardise. L’implication forte des collectivités territoriales et au premier plan du Département a permis l’émergence d’un terreau d’acteurs variés : associations, SCOP, structures d’insertion par l’activité économique (SIAE), structures agréées Entreprises solidaires d’utilité sociale (ESUS)… répondant à des problématiques sociales en particulier dans les quartiers prioritaires.
Le Département a largement contribué à ce dynamisme, à travers l’Appel à Agir qui finance plus de 300 projets innovants chaque année, notre soutien à France Active Métropole, financeur solidaire spécialisé dans l’ESS, ou en réservant des marchés pour des SIAE dans le cadre d’un Schéma des achats publics socialement et écologiquement responsables…
La Nouvelle Donne des politiques d’insertion a aussi été décisive pour accentuer notre soutien à l’ESS puisque nous avons quadruplé nos financements à l’insertion par l’activité économique depuis 2022.
Par ailleurs, le secteur de l’ESS a été bien boosté par les transformations spectaculaires qu’a connu le territoire avec un fond d’aide pour ce secteur pendant la Covid, les Jeux Olympiques et Paralympiques qui ont beaucoup favorisé les structures d’insertion dans les domaines de la construction, la restauration…
Les voyants, actuellement au vert, prouvent que ce domaine est un vrai levier de développement économique, qui résiste mieux aux crises que les entreprises traditionnelles.
Comment voyez-vous l’avenir de l’ESS sur le plan local à moyen ou long terme ?
La nouvelle feuille de route ESS 2024-2028 du Département a pour ambition d’aider cet écosystème à changer d’échelle, en s’appuyant sur trois axes stratégiques forts : accompagner l’ESS par une politique transversale et coordonnée, définir les filières d’avenir de ce secteur pour faire face à l’urgence écologique, économique et sociale puis promouvoir un changement de modèle avec l’ESS afin d’accélérer la transition du territoire.
A titre d’exemple, le Plan alimentaire territorial lancé par la collectivité en 2020 vise à rendre l’alimentation saine et durable accessible au plus grand nombre, entre autres, en soutenant des filières de l’ESS : la ferme urbaine éco-participative Rainbow créée en 2019 à Noisy-le-Grand, le Potager du Grand Paname (espace de maraîchage bio) à Villepinte…
Nous allons aussi apporter une contribution historique au secteur en créant un pôle d’innovation sociale et environnementale en Seine-Saint-Denis…qui sera dévoilé dans les semaines à venir. Une façon de faciliter l’implantation de leurs activités, notamment productives, sur le territoire et de remettre l’économie au service de l’humain et de la planète !
L’Economie sociale et solidaire en Seine-Saint-Denis, c’est :
- 26 990 établissements actifs incluant 3297 ayant au moins un·e salarié·e, ce qui fait de nous le 3ème département d’Île-de-France en nombre d’établissements.
- 42 000 emplois soit 6,2% de l’ensemble des emplois du territoire
- +23% de croissance du nombre de salarié·e·s dans l’ESS sur le département entre 2013 et 2022, un chiffre inégalé sur le plan régional
- plus de 100 structures dans le champ de l’alimentation durable, 50 dans le domaine de l’économie circulaire et 15 dans celui des transports
- plus de 6 salarié·e·s en insertion sur 10 suivent une formation ou trouvent un emploi après leur expérience au sein de ces structures
Le Top 3 des secteurs de l’ESS sur notre territoire
- 23,5% concernent les arts, le spectacle, les loisirs et l’information/ communication
- 17% correspondent à des services administratifs et de soutien, des activités spécialisées, scientifiques ou techniques
- 15% sont dédiés à la santé, l’action sociale, l’enseignement et l’administration publique
*Les clauses d’insertion sont des dispositifs permettant aux signataires d’un marché public de réserver un volume d’heures de travail à des publics en difficultés d’insertion professionnelle.
Crédit-photo : Franck Rondot et Bruno Lévy