École des CIP : une formation et un emploi à la clé

École des CIP : une formation et un emploi à la clé
Insertion

Les conseiller·ère·s en insertion professionnelle accompagnent les personnes éloignées de l’emploi. Parce que leur nombre est insuffisant, le Département et ses partenaires de l’économie sociale et solidaire ont créé leur propre formation. Le 5 janvier, Stéphane Troussel a rencontré les douze stagiaires de la première promotion.

Fabienne, Emma Marie, Rihab, Aboubacar, Gloria Monique… Elles et ils ont entre 24 et 30 ans et ont entamé, en septembre, une reconversion professionnelle. En ligne de mire, le titre de conseiller·ère en insertion professionnelle présenté à l’issue de cette formation en alternance. Un nouveau cursus proposé par un consortium réunissant le Département et des structures de l’économie sociale et solidaire de Seine-Saint-Denis – Relais Formation, Ares, la Croix Rouge Insertion, Inser’Eco 93 et Vitamine T.

Sur le terrain

Les cours se déroulent dans les locaux pantinois de Relais Formation. Ce cursus de dix mois mêle enseignements théoriques, visites de terrain et interventions de professionnel·le·s. «  Le rôle du CIP est d’aider les personnes accompagnées à lever un par un, tous les freins périphériques à l’emploi – logement, santé, communication, garde d’enfants, etc. », explique Ismaël Abdou, formateur et conseiller en évolution professionnelle au sein de Relais Formation. Autant de sujets abordés avec les stagiaires qui y sont naturellement confronté·e·s dans le cadre de leur alternance. « Trois semaines sur le terrain et une semaine de formation théorique, c’est une formule idéale », estime Rihab el Aoudi, alternante à la circonscription de service social départemental de Bondy, et qui avait auparavant travaillé pour le Département en tant que conseillère en économie sociale et familiale.

Être utile
Des notions totalement nouvelles, en revanche, pour Fabienne, titulaire d’un BTS de commerce international qui, « dans une autre vie », a été chargée de clientèle au sein d’un grand groupe privé. «  Je ne me sentais pas à ma place dans ce poste, j’avais envie de faire autre chose, plus tourné vers les autres  », dit-elle. Aujourd’hui, en alternance chez Log’ins, une des structures du groupe ARES, elle accompagne vers l’emploi des personnes en situation de handicap. «  Je suis épanouie, je n’ai pas l’impression d’aller au travail juste de me sentir utile  ».

« Virage à 90 degrés »

Sa camarade de promotion Emma était, quant à elle technicienne dans un laboratoire de chimie avant de prendre un virage à 90 degrés. Elle aussi en alternance chez Ares, elle suit une quinzaine de personnes migrantes qui, il y a quelques mois, vivaient encore dans des bidonvilles. « J’ai signé ma rupture conventionnelle sans hésitation et je ne le regrette pas une seconde !  » Pas de regret non plus pour Marie qui a fait le choix de repartir de zéro après avoir obtenu un BTS d’opticienne et quelques années d’expérience. « Quand j’ai quitté mon précédent emploi, j’ai été accompagnée par une conseillère en insertion professionnelle de la Mission locale. À son contact, j’ai compris que c’était son métier ce que je voulais faire !  »

Un cercle très vertueux
Le lancement de l’école des CIP est donc arrivé à point nommé pour ces jeunes ayant souhaité donner un nouvel élan à leur vie professionnelleet que Stéphane Troussel a tenu à rencontrer le 6 janvier dernier. Une rencontre qui l’a replongé quelques années en arrière, puisque c’est un poste de conseiller en insertion professionnelle que le Président du Département a occupé à l’issue de ses études universitaires. « Je mesure d’autant plus l’importance d’être bien préparé et formé pour mener à bien les missions qui vous seront confiées », a-t-il souligné, en remerciant l’ensemble des partenaires du Département qui « ont permis à ce projet doublement vertueux d’aboutir ». Doublement vertueux puisque cette formation permet à la fois à des jeunes de se reconvertir dans de bonnes conditions, tout en créant un vivier de professionnel·le·s en Seine-Saint-Denis, formé·e·s et connaissant bien le territoire. Des professionnel·le·s dont le Département et les structures de l’économie sociale et solidaire ont besoin pour accompagner efficacement les bénéficiaires du RSA. Des professionnel·le·s qui pourront bientôt postuler pour intégrer les agences locales de l’emploi de Seine-Saint-Denis dont les premières ouvertures auront lieu dès ce mois de janvier.

Crédits photos : Franck Rondot

Autrice : Annette Debeda

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