Un mandala de plantes aromatiques

Un mandala de plantes aromatiques
Agriculture urbaine
  • Dans le jardin aromatique de La Friche, inauguré ce 23 septembre, flotte un esprit guinguette des bords de Seine
  • Une inauguration en présence de Belaïde Bedreddine, vice-président du Conseil départemental délégué à l’écologie urbaine, Mathieu Hanotin, le maire de Saint-Denis et Audrey Pulvar, adjointe à la Maire de Paris en charge de l'alimentation durable, de l'agriculture et des circuits courts
  • Un tiers-lieux embelli par l’association Instant Culture implantée à Saint-Denis et lauréate de l'appel à projets Parisculteurs

Persil, plat et frisé, sauges de toutes sortes, menthe, thym, romarin, lavande, basilic… Dans le jardin aromatique de La Friche, inauguré ce 23 septembre, flotte un esprit guinguette des bords de Seine mais avec une bande-son reggae-Amy Winehouse-Jeanne Moreau…. Ce tiers-lieu situé le long du canal de Saint-Denis, à dix minutes à pied de la station de métro Saint-Denis Porte de Paris, vous accueille en fin de journée et jusqu’à minuit du jeudi au samedi.

« Ce terrain c’est ce qu’on appelle une dent creuse » explique Belaïde Bedreddine, vice-président du Conseil départemental délégué à l’écologie urbaine « il y a des friches qui restent des friches et d’autres qu’on consacre à de l’agriculture urbaine ». Cette dent creuse qui s’étend sur 1200m2, a été embellie par l’association Instant Culture implantée à Saint-Denis qui a remporté en 2021 l’appel à projet Parisculteurs. « On est spécialisé dans la création de potagers dans les cités, à la base, à Saint-Denis, à Sevran, à Aulnay, majoritairement en Seine-Saint-Denis et au fil des années on a obtenu par le biais du concours Parisculteurs ce terrain. » explique Rémi, un des fondateurs de l’association Instant Culture qui ajoute « Le jardin est encore un peu balbutiant car avec les JO on n’a pas pu faire venir tout le matériel qu’on voulait. Alors on s’est concentré sur la buvette. »

Après une minutieuse étude de la pollution des sols, le terrain a été séparé en trois tronçons. Le premier est réservé à la culture en bac hors sol, le second autorise la plantation d’arbres fruitiers, groseilles, mûres, kiwis et le troisième les plantes aromatiques en pleine terre sous forme d’un magnifique mandala. « Certaines plantes sont répulsives et d’autres vont attirer des pollinisateurs. Cette forme géométrique permet de mélanger plusieurs cultures. Le mandala est une technique de la permaculture. Elle est à la fois très esthétique tout en ayant un aspect pédagogique » explique Michael, jardinier à l’association dont l’objectif est de faire venir des écoles, des collèges sur place pour faire découvrir les plantes aromatiques. Dans un futur proche, l’association Instant Culture va même « proposer aux gens de venir cueillir leur botte de thym, de romarin, de persil ou de menthe, ce qu’ils veulent » explique Pierre l’autre fondateur de l’association.

La Friche, un tiers-lieu accueillant, convivial soutenu par le Département de la Seine-Saint-Denis et créé grâce à l’appel à projets Parisculteurs, lancé par la ville de Paris.

 

De gauche à droite : Pierre, Rémi et Michael de l’association Instants culture

Ces tiers-lieux peuvent permettre aux gens de se retrouver

« Si pendant longtemps la ville a tourné le dos à ses canaux. C’étaient les industries qui polluaient, qui jetaient dans le canal. Aujourd’hui on est dans une logique complètement différente de reconquête des populations de ces milieux aquatiques. Et quand on sait l’importance de ces milieux dans le futur, ça me semble essentiel de travailler dans ce sens-là et de réhabiliter le canal pour que les populations puissent s’en emparer pour y rechercher la fraîcheur dans la ville. Ces tiers-lieux peuvent permettre aux gens de se retrouver. »

Belaïde Bedreddine, vice-président du Conseil départemental délégué à l’écologie urbaine

 

 

On veut développer des sites de nature

« On n’est pas une terre agricole. Même si on l’eut été par le passé, on n’aspire pas à le redevenir. Pour autant on veut développer des sites de nature et on veut qu’il y ait une place avec une forte dimension pédagogique. L’étape d’après c’est d’impliquer les citoyens et les citoyennes. »Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis.

 

70 sites Parisculteurs

« Je suis impressionnée de voir que le résultat correspond quasiment exactement au projet tel qu’il était présenté sur le papier. C’est un projet Parisculteurs de 2021. Je sais que trois ans c’est long, mais ce n’est pas le plus long. Sur les 70 sites Parisculteurs installés il n’y en a qu’une petite quinzaine qui ont commencé à démarrer au bout de deux ans, une fois désigné lauréat de l’appel à projet. Celui-ci avait beaucoup d’atouts.. j’allais dire de charme… et il fallait qu’il soit tourné vers les populations des lieux où il s’installe, qu’il soit visible depuis la route, qu’il accueille, qu’il crée de l’emploi aussi, non délocalisable ».

Audrey Pulvar, adjointe à la Maire de Paris en charge de l’alimentation durable, de l’agriculture et des circuits courts

« On m’a proposé de manger du rat »

« La première que je suis venu ici, il y avait de l’herbe jusqu’ici et on m’a proposé de manger du rat, pour de vrai. On a travaillé avec les SDF, qui ont ici de l’eau et de l’électricité. C’était quelque chose de très important pour nous. Cela nous permet d’avoir une implantation réelle avec les gens qui sont ceux et celles qui habitent le canal en réalité aujourd’hui. La maison de la solidarité a contribué à ce que ce projet puisse bien se passer. L’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage »

Rémi Martinez, fondateur de l’association Instant Culture

La Friche est ouverte les jeudi, vendredi et samedi de 17h à minuit.

Accès 30 Boulevard Anatole France, Saint Denis

Métro Porte de Paris (Ligne 13)

https://www.parisculteurs.paris

Instagram @lafriche_

Tous les commentaires2

  • Isa M.

    Un projet magnifique, mené tambour battant par une équipe motivée, créative, et qui croit sincèrerement aux valeurs qu’elle affiche… ce qui est assez rare pour le mentionner !
    Bravo à Rémy, Pierre, Michael, ainsi qu’aux autres salariés d’Instant Culture, pour la part de rêve et de mieux être qu’ils distribuent au quotidien.

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