En 2026, on se baignera dans la Marne !

- Piquer une tête dans la rivière, ce sera à nouveau possible à Neuilly-sur-Marne en 2026 !
- Le 22 mars à l’occasion de la journée mondiale de l’eau, le maire Zarosthe Bakhtiari a annoncé l’ouverture l’an prochain d’une baignade publique, Les rives de Paris.
- Une initiative soutenue par le Département qui a investi plus de 100 millions d’euros pour lutter contre les inondations et réduire les rejets d’eaux sales dans la Marne et dans la Seine.
Cela faisait longtemps que les baignades dans la Marne en Seine-Saint-Denis n’étaient qu’un lointain souvenir. En 1970, un arrêté préfectoral les a interdites en regard de la mauvaise qualité de l’eau. Mais la Ville de Neuilly-sur-Marne a décidé de recréer une baignade sur la rive droite de la Marne, juste en amont de la confluence avec le canal de Chelles. Un ponton piscine avec plusieurs bassins seront mis à disposition des adultes et des enfants. Le coût d’investissement de cette opération est estimé entre 600 000 et 700 000 euros TTC. Entièrement gratuite, la baignade sera ouverte durant les mois de juin, juillet et août.
Le Département à la source du projet
S’il sera bientôt possible de se baigner dans la Marne, c’est en grande partie grâce à la politique volontariste du Département en matière d’assainissement, de lutte contre la pollution et les inondations. En 2018, il a voté un Plan d’investissement Bassins et avec le co-financement de l’Agence de l’eau Seine-Normandie et du Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), se sont plus de 100 millions d’euros qui ont été investis pour lutter contre les inondations et réduire les rejets d’eaux sales dans la Marne et dans la Seine.
Il est essentiel que les rejets d’eaux pluviales en amont de la baignade soient au maximum préservés de la pollution. Véronique Lanier, chef-fe de bureau au sein de la direction de l’eau et l’assainissement explique : « Pour traiter les eaux pluviales, le Département a construit de longue date le bassin de rétention Beauregard, à Chelles. Il préserve les habitations des inondations et par décantation, améliore les rejets d’eaux pluviales dans la rivière. » Le Département poursuit son action pour la mise en conformité des branchements aux réseaux d’assainissement. Un mauvais branchement entraîne en effet le rejet des eaux usées dans les réseaux d’eaux de pluie. Celles-ci se déversent alors dans les cours d’eau sans aucune dépollution. Pour l’éviter, le Département a mené des diagnostics de conformité des raccordements d’assainissement des particuliers ainsi que les travaux nécessaires sur plus de 1000 parcelles sur le bassin versant Marne comprenant les territoires de Neuilly-Plaisance, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand, Gournay-sur-Marne, une partie de Gagny et une partie de Montfermeil. « Et si, précise Véronique Lanier, les installations de certains particuliers sont non-conformes et rejettent des eaux sales de lave-vaisselle, d’évier… dans le réseau d’eau pluviale, il est tout de même possible d’en traiter une partie. Une « reprise par temps sec » permet, lorsqu’il ne pleut pas, de rediriger ces eaux sales vers les usines de traitement. »

24h sur 24, les agent·es de la Direction de l’eau et l’assainissement du Département sont sur le qui-vive pour lutter contre les pollutions.
Une préparation olympique
Un grand coup d’accélérateur sur l’assainissement a été mis à l’occasion des JOP de 2024. Pour que les épreuves olympiques aquatiques aient bien lieu comme prévu dans la capitale, il était impératif que l’eau de la Seine soit d’une qualité suffisante pour ne pas mettre en danger la santé des sportif·ve·s. Stéphanie Barone, responsable de la gestion des écoulements dans les égouts au sein de la DEA explique : « L’objectif qui nous était fixé depuis quelques années, c’était lutter contre la pollution pour que la faune et la flore puissent vivre dans la Seine et la Marne. Et nous y sommes parvenu car le Siaap (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne) a constaté une augmentation du nombre et de variétés de poissons dans la Seine. Mais pour les JOP, il s’agissait de mettre des êtres humains dans ce milieu où demeuraient des bactéries… » Une tâche nettement plus importante et délicate !
Pour y parvenir la DEA a suivi la réalisation de 7 ouvrages (le bassin Fontaine des Hanots et une vanne sur le bassin Guernica à Montreuil, le bassin du ru Saint Baudile à Gagny, et 4 stations pour gérer le nouveau siphon sous la Marne). Une gageure car ils ont tous dû être réalisés en moins de temps que d’ordinaire. « D’habitude, reconnait Stéphanie Barone, nous suivons en moyenne 2 nouveaux ouvrages par an. Dans un timing serré JOP, les équipes de la DEA ont relevé le défi en triplant cet objectif ! »

D’une capacité de 30 000 m³, le bassin de retenue du ru Saint Beaudile à Gagny est l’un des bassins construits à l’occasion des J.O.P. de Paris 2024.
Grâce à cet ensemble d’ouvrage, en cas de pluie importante, la DEA peut stocker des milliers de m3 d’eau dans des bassins, avant de les traiter, et éviter ainsi autant les rejets directs dans la Marne que les inondations. Tout ce dispositif est un des éléments importants de l’héritage des Jeux olympiques de Paris 2024 pour les habitant·e·s de Seine-Saint-Denis.
De l’amont vers l’aval
Pour pouvoir se baigner, il faut de l’eau, juste ce qu’il faut, ni trop, ni trop peu ! Si la Marne et la Seine ne débordent pas l’hiver et ne baissent pas trop de niveau l’été, c’est grâce au 4 grands lacs-réservoir situés en amont, dans l’Aube, la Marne, la Haute-Marne et la Nièvre. Ils sont gérés par l’établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lacs, un syndicat mixte où la Seine-Saint-Denis à sa place. « Le rôle de ces lacs, explique Véronique Lanier, c’est de réguler le débit de la Seine et de ses affluents. L’hiver, ils stockent l’excédent d’eaux de pluie et évitent les inondations. Et l’été, ils le vidangent pour garantir un débit suffisant pour permettre la navigation. Sans eux, il n’y aurait pas de bateaux-mouches sur la Seine aux beaux jours, et sans doute pas de baignade dans la Marne ! »
En détails, en chiffres
Construction du bassin du ru Saint Baudile :
- Le bassin du ru Saint Baudile à Gagny, d’une capacité d’environ 30 000 m³, a été mis en service en 2024. Son action permet de réduire le risque d’inondation lors des fortes pluies.
- Son fonctionnement a aussi été pensé pour stocker les eaux pluviales dès les pluies faibles dans le but de limiter la pollution rejetée en Marne.
Coût de l’opération : 53 M€ (Financements : Agence de l’Eau Seine-Normandie ; Syndicat Interdépartemental de l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne ; Ville de Gagny ; le Département de Seine-Saint-Denis.)
Siphon sous la Marne :
- La construction d’un siphon sous la Marne, pour le compte du SIAAP, pour relier l’ouvrage XI à Neuilly-sur-Marne et le collecteur Rive Gauche de Marne à Noisy-le-Grand. Mis en service en 2024, il permet le renvoi des eaux de pluie directement vers la station d’épuration Marne Aval afin d’éviter tout rejet pollué dans la Marne.
Coût de l’opération : 31M€ (Financements : Agence de l’Eau Seine-Normandie ; Syndicat Interdépartemental de l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne)
Vanne Thomoux:
- Une vanne supplémentaire a été ajoutée au déversoir d’orage Camille Thomoux à Neuilly-sur-Marne. Mise en service en 2024, elle complète les actions du bassin du ru Saint-Baudile et du siphon sous la Marne pour réduire la fréquence et les volumes d’eaux sales rejetés en Marne par temps de pluie.
- Coût de l’opération : 4,4M€ (Financements : Agence de l’Eau Seine-Normandie ; Syndicat Interdépartemental de l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne
Au-delà de ces ouvrages et travaux déjà réalisés, le Département poursuit son action pour l’amélioration de la qualité de la Marne :
- Continuité de la mise en conformité des branchements aux réseaux d’assainissement
- Amélioration du fonctionnement des ouvrages de déversements en Marne
- Étude de faisabilité pour augmenter l’efficacité de l’alimentation du bassin de rétention des eaux pluviales de Beauregard (Chelles) et rejeter moins d’eau en Marne lors des petites pluies
- Etude des apports issus du territoire Paris Est Marne et Bois et alimentant le collecteur Centre urbain