Slimane, des Lilas à l’Eurovision
- Son extraordinaire interprétation de « Mon amour » qui lui a valu la 4e place du concours de l’Eurovision, atteint des sommets d’audience sur les réseaux sociaux et Youtube.
- Nous vous proposons de redécouvrir l’entretien que le chanteur nous avait accordé il y a 7 ans après sa victoire à The Voice.
- Une interview prémonitoire dans laquelle il évoquait son désir d’enfant (il est papa depuis 2022) et un projet de duo : celui avec Vitaa battra des records de vente en 2020 avec « Ca va ca vient…).
Propos recueillis en juillet 2016 par Isabelle Lopez
Montfermeil, Romainville, Les Lilas : Slimane, le gagnant de l’émission télévisée « The Voice » nous dévoile les petits coins de Seine-Saint-Denis qui comptent pour lui !
Avez-vous habité en Seine-Saint-Denis ?
J’ai habité aux Lilas. Mon premier appartement je l’ai eu à Romainville. J’ai aussi habité à Chelles qui est à la limite du 93. Là, j’habite à Montreuil mais ça ne fait pas très longtemps que je m’y suis installé et depuis que j’y suis avec l’album je n’ai même pas eu le temps de visiter la ville alors que tout le monde me dit que c’est une ville incroyable. Je connais mieux Les Lilas et Romainville que Montreuil.
Pourquoi avoir chanté dans votre premier single que « la vie est un peu plus triste de l’autre côté du périph » ?
C’est une image quand même, il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre (rires). Le jour où j’ai voulu travailler en tant que chanteur j’avais plus de possibilités dans Paris qu’en banlieue. Les premières fois que j’ai été à Paris, je voyais plein de gens aux terrasses des cafés, dans les boites de nuit, c’est une ville de fête. Quand je dis que c’était un peu plus triste, c’est que Paris me faisait oublier en tout cas mes propres peines… que j’avais laissées de l’autre côté du périph. C’est mon histoire personnelle. Dans mon rêve de chanteur d’un seul coup tout était devenu plus facile à Paris.
Certains chanteurs revendiquent leur appartenance à la banlieue. Et vous votre attirance pour la capitale…
Je crois que revendiquer son attirance pour la capitale c’est implicitement dire qu’on n’est pas de la capitale. Moi c’est les deux. J’ai par exemple une chanson dans mon album qui s’appelle L’enfant de la rue. Je dis que de là d’où je viens j’ai appris à tomber mais surtout à me relever, c’est là où j’ai appris à aimer. Et malgré toutes les blessures que j’ai pu avoir, c’est là-bas que j’ai appris à mettre des pansements sur mes blessures et pas du tout à Paris pour le coup.
Avant vous Léo Ferré et Booba ont chanté Paname, vous connaissez leur version respective ? Lequel de ces deux artistes a votre préférence ?
Non je ne connais pas leur version, mais je connais d’autres de leurs chansons et je suis plus attiré par les textes de Léo Ferré que ceux de Booba. Je suis un fan inconditionnel de Avec le temps. C’est une de mes chansons préférées tous répertoires confondus.
Qu’est-ce qui vous inspire pour écrire vos chansons : une rencontre, un parfum, un souvenir ?
Tout ça à la fois. J’essaie de m’inspirer de ce que je vois, ce que je vis, j’ai beaucoup de mal à chanter des choses que je n’ai pas vécues ou que je n’ai pas vues. Je me suis inspiré de ce que j’ai pu voir enfant, de ce que je peux vivre aujourd’hui aussi. Mes amours, mes emmerdes, ma pomme, tout ce qu’un mec de 26 ans peut vivre. L’amour pour ma famille, j’essaie de parler de valeurs qui me correspondent et qui me parle.
C’est votre secret, vous touchez les gens en mettant vos tripes sur la table.
J’espère… Si c’est ça je suis content.
Écrire une chanson c’est comme écrire une histoire. Est-ce que vous aimez raconter des histoires ?
Raconter des histoires, raconter mon histoire et celles des gens que je peux avoir autour de moi, des gens qui me touchent, c’est pour ça que je chante. J’ai commencé à écrire des chansons en même temps que j’ai commencé à chanter. Pour moi, c’est indissociable.
Raconter des histoires, c’est ce que les papas font. Vous vous voyez papa ?
C’est un des buts de ma vie. Moi j’ai reçu tellement d’amour de mes parents que j’en ai plein à donner pour mon enfant si un jour il vient. Après par contre quand j’écris mes chansons je ne me dis pas que j’écris pour une tranche d’âge ou pour une autre. J’écris pour raconter des histoires et c’est super important pour moi que tout le monde les comprenne. Si un jour je fais un concert où il y a une petite fille de 7 ans, sa maman et sa grand-mère, je crois que j’aurais tout gagné.
Queen, Vitaa, Stromae, Amy Whinehouse, Kenji Girac, James Brown. Lequel de ces artistes (que vous avez repris dans The Voice) avez-vous l’habitude de chanter sous la douche ?
Je vous dis la vérité, je ne chante pas sous ma douche !
Dans votre prochain album, y aura-t-il des duos ?
Il y aura un duo mais je n’ai pas le droit de le dévoiler. Tout ce que je peux vous dire c’est un duo avec quelqu’un qui est très cher à mon cœur. Elle n’est pas forcément connue, mais c’est important de l’avoir avec moi sur cet album. Et comme j’ai eu la chance que la maison de disque me laisse faire mon album un peu en famille, avec les gens avec qui je travaillais avant de faire The Voice, je suis dans cette continuité-là. Je vais faire un duo avec une amie à moi qui est très proche de moi.
C’est mignon comme tout ça ?
Ouais, je suis content.