Vermines : Sébastien Vaniček, à cœur et à cris (d’effroi)
- Originaire de Noisy-le-Grand, le réalisateur Sébastien Vaniček surprend son monde avec son premier long-métrage, Vermines, sorti à la toute fin de l'année 2023. Un film présenté comme horrifique, mais qui va bien au-delà.
- Succès aussi populaire que critique, Vermines est nommé 2 fois aux Césars 2024 : meilleur premier film et meilleurs effets visuels.
- Le réalisateur s'envolera bientôt pour les Etats-Unis pour y tourner son prochain film sous l'oeil bienveillant de Sam Raimi.
Votre parcours est un peu atypique : vous n’avez pas fait d’école de cinéma et pourtant vous voilà avec un premier long métrage, Vermines, film d’horreur, un genre difficile à produire. Comment peut-on résumer le cheminement qui vous a amené jusqu’ici ?
S.V. : L’idée de se dire “je vais prendre le cinéma au sérieux” a mis du temps à germer dans ma tête. C’est arrivé bien après l’envie de faire des courts-métrages. A partir du moment où j’ai pu avoir une caméra, je me suis mis à filmer. J’étais déjà passionné d’images, je dessinais beaucoup, j’essayais de raconter le maximum avec des dessins. Après j’ai rencontré la musique, le son : les courts-métrages, c’était l’alliage des deux. Au départ il n’y avait vraiment pas de grandes ambitions derrière. Je n’imaginais pas que faire des courts, faire des longs étaient des choses presque semblables. Pour moi il y avait un monde entre les deux… Et puis être réalisateur, il faut vivre dans un univers où l’on peut l’envisager ! Je n’ai pas grandi dans cet environnement. Ça a commencé à germer tout doucement dans ma tête mais il a vraiment fallu que j’accepte que j’avais envie de faire ça. Ce n’était pas inné. Je travaillais à côté, je faisais des boulots alimentaires et je me rendais compte que j’étais en train de me “taper” pour réussir dans le cinéma. J’ai quand même essayé de faire une fac, ça n’a pas marché, j’ai essayé de faire une école, ça n’a pas marché, mais bon j’essayais de suivre les conseils que l’on me donnait quand je disais vouloir faire du cinéma.
C’est le côté “cadré” des écoles qui ne vous convenait pas ?
Je n’apprenais pas, je ne voyais pas en quoi ça allait me servir : je ne faisais pas de films, j’étais assis dans une classe comme au lycée et on me disait “dans ce film Spielberg a voulu bla bla bla”. C’est très bien que Steven Spielberg dans ce film fasse comme ça, mais en l’occurrence, c’est Steven Spielberg et je ne veux pas être Steven Spielberg, moi. Ma propre voie, je l’ai apprise, je l’ai trouvée sur le terrain, en faisant comme je le disais des courts de plus en plus sérieux. Pour Crocs (2018) j’ai réussi à avoir un budget plus conséquent grâce à un ami producteur, la région des Hauts-de-France où j’ai tourné, France 2, le CNC. C’était mon premier projet un peu professionnel. Malheureusement la covid est venu freiner tout ça. La machine a été relancée grâce à mes courts-métrages avec Jérôme Niel (Pas Bouger et Zer en 2021, Holo, 2022, disponibles sur Youtube) qui m’ont permis de rencontrer Harry (Tordjman, producteur de Vermines, ndlr). Voilà, pour résumer rapidement.
Dans une interview pour Sens Critique en compagnie de Florent Bernard (co-scénariste) de Vermines, vous confiiez être moins cinéphile que lui, que quelque part vous ne commenciez à combler votre retard là-dessus que maintenant… Ça vous a peut-être aidé, non, finalement, de ne pas faire trop attention aux modèles ?
Dans l’exécution oui, j’ai l’impression que j’ai pu développer mon style, parce que je me suis affranchi des références. Je ne pense pas “je devrais faire à la façon de machin, je devrais faire comme dans tel film”. Ça pourrait être marrant à faire, mais en l’occurrence je préfère garder mon style. Faire au lieu de regarder m’a aidé à développer ma voie. Et je la développe toujours, elle s’affinera sur le prochain film et ainsi de suite.
Parlons de Vermines. On le présente comme un film d’horreur. En France, c’est souvent assez mal considéré, on a tendance à voire ce style comme quelque chose de bête et méchant…
Oui de super gore etc.
Pour Vermines c’est assez réducteur non ?
Je comprends le côté marketing, il faut faire marcher le film, je respecte les règles du jeu. Il y a des araignées, les personnages doivent s’en sortir… Ça doit être vendu comme film d’horreur. Mais je vois plus Vermines comme un “survival” (film de survie, ndlr), un thriller dans le sens où l’on a envie de savoir qui s’en sort… C’est un film tendu, il y a quelques “jump scare” (changement brutal dans le son et l’image dans le but de faire peur, très utilisé dans les films d’horreur ndlr) mais je ne le vois pas comme une montée d’angoisse tout le long du film. Personne n’est sorti de la salle en me disant “ouais j’ai été sur-angoissé”. Tendu, oui… Mais on a voulu faire quelque chose de beaucoup plus complet que simplement un film d’horreur. On a voulu mettre de l’humour, du drame, des choses qui parfois manquent dans ce style. C’est une des premières choses que l’on se disait quand on écrivait avec Flo : perdre un personnage dans un film d’horreur, c’est souvent quelque chose qui passe à la trappe très très vite parce qu’il faut que la narration avance. Nous on va le marquer comme si tu perdais ton pote dans un accident de voiture. C’est très important, il faut que ce soit fort. J’ai envie de mettre un coup d’arrêt assez violent dans le film à la mort de XXX (on ne vous dira pas qui, ndlr) et expérimenter les choses.
Donc oui, c’est réducteur, mais c’est le jeu, il faut catégoriser… Mais des fois je me demande si on l’avait classé thriller si on n’aurait pas fait 30 000 ou 40 000 entrées de plus. Horreur, ça peut bloquer du monde.
Film d’horreur, avec des araignées en plus, qui sont du genre à déclencher quelques phobies.
On le savait… 8% des Français ne pouvaient pas aller voir le film (sourire) et on s’est posé la question. Mais après, c’est le cinéma pour lequel je vis. Le truc pour lequel tu te challenges, pour lequel physiquement tu vas ressentir quelque chose… Quand tu vas payer ta place 15 euros, c’est pour aller ressentir des choses, des montagnes russes. C’est aussi l’idée derrière le film. Et mes projets, ce film, mes choix sont basés là-dessus : ressentir des choses.
Le film d’horreur, il y a un côté exutoire pour le public, mais pour le réalisateur aussi ?
Ton premier film, tu le fais comme si c’était le dernier de ta carrière. Tu te dis “on me donne ma chance, il se passe un hasard de malade, donc je vais mettre tout ce que je veux, tout ce que je peux, tout ce que j’aimerais voir en salle en tant que spectateur. Je vais essayer de le contrôler pour que ce soit un pot-pourri, mais je veux que ce soit intéressant, esthétique, artistique…”. C’est cathartique parce que déjà j’ai adoré l’exercice et puis c’était le résultat de toutes ces années de courts-métrages : tout ce que j’ai filtré, tout ce qui est resté en images, en son, en travail des acteurs, en script. Vermines, c’est ce qui reste de ces 15 années avec mes potes… Un premier film, c’est très cathartique.
On parle de survival, de thriller, de film d’horreur, mais Vermines a un côté très social aussi ? Le cadre de la banlieue c’est aussi pour souligner ça ? C’est un environnement que l’on retrouve de plus en plus dans les films “à frissons”, depuis Attack The Block (2011)…
Oui bien sûr. J’ai toujours tourné chez moi à Noisy-le-Grand ou dans le 93, mais sans jamais faire des trucs “100% banlieue”. J’allais surtout chercher des endroits; des décors que j’aimais dans le département, pour les montrer. Mais pas pour parler « cité ». Quand l’idée de Vermines est arrivée, je me suis dit que c’était la première fois que j’allais parler de choses personnelles, de ressenti personnel, de pourquoi 15 années de galères, de pourquoi avoir la sensation d’être des gens qui ne sont pas considérés etc. J’avais aussi envie de montrer une image assez positive de la banlieue que je connais. Au cinéma il y a plutôt des choses négatives, dramatiques, drogues et compagnie. Ça me plaisait de faire un film qui soit considéré d’horreur, thriller assez “dark”, mais qui montre une image positive. Le problème ce n’est pas les gens ou la banlieue, le problème sera toujours quelque chose qui vient de l’extérieur. La façon de réagir est positive, les personnages sont plutôt positifs. C’était d’ailleurs aussi super intéressant de bosser avec Flo parce qu’il vient de Bourgogne, du coup on avait tendance à se dire que la légitimité qu’il a à raconter cette histoire c’est d’avoir ce même ressenti : ne pas appartenir à une espèce d’élite cinématographique mais vouloir faire sa place ailleurs… Et le film ne parle que de ça : les gens qu’on met dans des boîtes, qu’on met dans des étagères et de vouloir qu’ils restent à l’intérieur.
Ça vaut aussi pour les araignées donc…
Les araignées sont jugées à leur apparence et dès que tu en vois une dans ton salon, tu veux la tuer ou la foutre dehors. C’est un peu la même chose, là, en l’occurrence avec les banlieusards, mais ça peut s’élargir à tous types de personnes, que ce soit en fonction de leur culture, de leurs envies. Vouloir changer de sexe par exemple. Une minorité qui aura envie de sortir de sa boîte, de changer de boîte, en règle générale, n’est pas très bien accueillie.
La large majorité du film se passe en intérieur, mais les quelques plans en extérieur mettent en valeur les Arènes Picasso. C’était important que l’on situe le film en Seine-Saint-Denis du coup ?
Surtout Noisy-le-Grand ! Quand on a commencé à parler d’où on allait filmer, de quel bâtiment, les Arènes Picasso c’est la première idée que j’ai eu, parce que c’est moi de mes 0 à mes 25 ans. J’ai encore des amis là-bas aujourd’hui et le film parle aussi de ces gens qui veulent s’en sortir, des envies de carrière qu’on a. Les Arènes ont aussi ce truc très “physique” : fermées sur elles-mêmes avec ces deux camemberts qui se regardent l’un l’autre. Il y a vraiment un entre soi. Quand tu rentres au milieu de tout ça, t’es vraiment dans l’arène… Ce sont des constructions iconiques, qu’on n’a pas encore trop vu à l’image… Les camemberts je voulais me les approprier. Que le prochain qui les filme on lui dise « ah c’est les bâtiments de Vermines ». J’avais vraiment envie qu’ils soient à moi ceux-là (sourire).
Sur Instagram, lorsque vous annoncez que Vermines va être projeté à la Mostra de Venise, il y a cette phrase que ajoutez “Le 93 c’est pas un département, c’est un continent”. Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?
(rires) D’abord, ce sont les paroles d’un morceau (Braquage à l’africaine part 1 de Sazamyzy ndlr), c’est pour ça que je l’ai cité. C’est parce que c’est ça que je kiffe dans ce département, Y a des gens d’horizons tellement différents, c’est tellement une force que la Seine-Saint-Denis c’est pas juste un département. Bon après on dit « 9-3, 9-3, 9-3« , mais c’est le cas de plein d’autres département aussi… Mais là en l’occurrence en Seine-Saint-Denis tu fais 500 mètres, tu passes d’un pays à l’autre et je trouve ça tellement plus puissant que quand tu te retrouves au centre de Paris et que c’est un peu monotone, même couleur, même saveur, même odeur. En allant de plus en plus souvent à Paris, en côtoyant des gens nés là-bas, je me suis rendu compte du décalage… La richesse de la Seine-Saint-Denis pouvait vite me manquer.
J’aime bien le dire, dans le 93, on peut rêver grand, on est un des plus grands viviers de footballeurs, de rappeurs, c’est une certitude, mais il y a beaucoup d’autres choses à faire, surtout si comme moi vous n’êtes pas bon au foot ou en rap. J’essaie de rester assez proche des gens pour leur dire. C’est aussi l’esprit, les codes du 93, cet esprit tu l’as, tu le gardes : NTM, Seine-Saint-Denis Style, c’est quelque chose d’ancré que l’on développe à 11 ans quand on commence à écrire 9-3 à gauche à droite. Tu le fais, tu ne te poses pas la question pourquoi.
L’esprit “groupe”, “crew” aussi ? Si j’ai bien compris, vous êtes entouré de la même équipe depuis longtemps ?
Oui, on a grandi ensemble, on a commencé par faire nos courts métrages ensemble, à quatre ou cinq. Depuis, l’équipe s’est bien sûr agrandie, 10 personnes, puis 20. Pendant que moi je faisais mes jobs alimentaires, eux se professionnalisaient. Mon “chef-op” (chef opérateur, responsable de l’éclairage et du cadrage ndlr) travaille dans la pub et les clips, pareil pour mon ingénieur du son. Mon meilleur pote est devenu cascadeur, il a monté son entreprise, il a travaillé sur Mission Impossible… Alors que moi de mon côté je ramassais les mégots et j’attachais les ceintures sur les manèges à Disneyland. Du coup quand mes projets se sont professionnalisés et que j’ai eu l’opportunité d’un long métrage, c’était évident de travailler avec eux. Et là, alors que les projets deviennent encore plus grands, j’ai tout de suite dit aux studios et producteurs “je viens avec mon équipe, elle est indissociable de moi”.
Parlons du futur justement. 2023 a été une année faste avec la présentation de Vermines à la Mostra de Venise et la sortie du film, mais alors 2024 ça va encore plus vite : 250 000 entrées, le film est nommé deux fois aux Césars, vous étiez dans le jury du Festival du Film fantastique de Gérardmer, vous avez signé avec une des plus grosses agences de talents américaines (CAA) et annoncé que vous alliez réaliser un film de la franchise Evil Dead de Sam Raimi… Je n’ai rien oublié ?
Alors vous pouvez mettre 270 000 entrées déjà (rires)… Oui c’est un début d’année bien costaud, c’est ça…
Comment cela s’est-il concrétisé pour Evil Dead, comment vous êtes vous retrouvé impliqué sur ce projet ?
Avant de sortir en salles, Vermines a pas mal voyagé en festivals à travers le monde, notamment aux Etats-Unis où l’on a eu deux prix dans un festival assez important (meilleur film et meilleur réalisateur dans la catégorie horreur au Fantastic Fest d’Austin, ndlr), ce qui a permis d’avoir un petit buzz et d’intéresser les gens du métier là-bas. Un film d’araignées, ça attise la curiosité. Ils ont voulu savoir qui j’étais, voir le film, qu’ils ont plutôt apprécié. A partir de là, mon agent a commencé à recevoir pas mal de “demandes de Zoom”. On a dû faire une trentaine de visioconférences avec tous les plus grands studios. J’ai même commencé à recevoir des scénarios mais je disais beaucoup “non” parce que je ne voulais pas me brûler les ailes direct. Parmi les studios et maisons de production que j’ai rencontrés, il y avait Warner Bros, New Line Cinema et Ghost House, les trois entités impliquées sur la saga Evil Dead… J’ai commencé à me douter de quelque chose (rires). J’ai reçu un mail en octobre 2023 qui me disait que Warner allait produire un nouveau Evil Dead, me demandant si c’était quelque chose qui pouvait m’intéresser ? J’ai répondu que oui et puis je suis allé partager la nouvelle à Flo qui est un grand fan de la franchise. On s’est très vite mis au travail pour avoir une quinzaine de pages à proposer en suivant leur cahier des charges, à savoir : « écrivez votre Evil Dead, avec vos personnages, votre histoire, votre ressenti« . L’idée c’est d’amener un nouveau souffle à la série, c’est pour ça qu’ils cherchent un réalisateur complètement nouveau, pas encore “lissé” par le système américain. Ça nous a permis de nous sentir 100% libres dans notre proposition. Je suis parti à Los Angeles en novembre, notamment pour signer avec ma nouvelle agence et donc aussi rencontrer Sam Raimi (réalisateur originel de la saga, mais aussi de la première trilogie Spiderman, ndlr), poser le projet sur la table. Et ils ont vraiment “kiffé”. Concrètement, c’est un projet dont on pourrait enlever le nom « Evil Dead« , ça fonctionnerait quand même pour le scénario. Mais le nom fait que ça prend de l’ampleur et attire l’attention. Pour moi on a juste écrit un bon projet, un bon film, ce qui a permis de lancer le développement.
Les USA, c’est un autre monde, qui attire, notamment des réalisateurs ou réalisatrices français·e·s. Certain·e·s réussissent mais beaucoup aussi, en reviennent vite. Vous avez pu échanger avec des concerné·e·s ? Votre début de parcours fait un peu penser à celui d’Alexandre Aja qui était parti aux Etats-Unis réaliser un remake de La Colline a des Yeux de Wes Craven.
Alexandre était déjà proche du film (Vermines) depuis un moment, on s’est déjà vu plusieurs fois. Quand l’aventure américaine s’est proposée, j’ai échangé avec beaucoup de monde. Des réalisateurs espagnols, américains. J’ai eu la chance de rencontrer Juan Antonio Bayona (L’Orphelinat, Le Cercle des Neiges), d’abord aux USA, puis à Paris, pendant que j’étais justement en négociation pour Evil Dead, il a pu me conseiller. Alexandre Aja aussi du coup et puis Fede Alvarez qui a réalisé le remake d’Evil Dead (en 2013 ndlr). Globalement, ce que tout le monde me disait, c’était que la meilleure chose qui puisse m’arriver, c’était Sam Raimi. C’est l’un des seuls producteurs qui laisse autant de liberté et qui a suffisamment d’influence pour protéger des studios. Evil Dead c’est sa franchise. Quand je vois l’impact qu’a eu l’annonce sur ce nouveau film, je me rends compte que c’est le Star Wars des films d’horreur. Du coup, c’est comme si j’avais George Lucas au-dessus de moi pour me protéger de la 20th Century Fox à l’époque. La Fox pouvait demander des modifications à Lucas, lui pouvait simplement dire non. Sam Raimi fonctionne de la même manière. C’est avec lui que je discute, c’est un réalisateur avant tout, il sait ce que c’est d’avoir une vision, il m’accompagne à 100%. Il m’a dit quelque chose de clair : “Je te soutiendrai dans tout. Si jamais on a un vrai, profond désaccord, on fera des projections test auprès du public pour trancher. Le public aura le dernier mot ». Ça me convient. Je fais des films pour le public, donc c’est tout ce que je voulais entendre. Pour le reste, il me “protège” de New Line et Warner qui sont au-dessus. Il agit comme un bouclier. J’ai ma liberté artistique, créative, je pars avec mes équipes. Tout est là pour me confirmer que c’est le bon projet.
Avant les États-Unis, il y a la cérémonie des Césars qui se profile (le 23 février 2024). Vous y pensez ? Vous ressentez une certaine pression ?
C’est déjà tellement fou d’y être… Voir le nom de Vermines au milieu du reste. J’y crois pour le César des effets visuels et je serai super heureux pour Léo Ewald et son équipe si ça se concrétisait. Ça montrerait quelque chose de vraiment nouveau dans le cinéma français : un film de monstres, avec des créatures en 3D, récompensé, ce serait fou. Pour le César du meilleur premier film, il faudrait vraiment, vraiment que la France ait changé parce qu’on est nommé avec des films “100% cinéma français” et qui correspondent beaucoup plus aux votants, c’est à dire les gens du milieu. Si le public avait son mot à dire, je serais peut-être plus confiant (sourire).