Salon du Livre jeunesse de Montreuil : gros plan sur Koïnè, maison d’édition de Bagnolet

Salon du Livre jeunesse de Montreuil : gros plan sur Koïnè, maison d’édition de Bagnolet
Evénement
  • Créée en 2011 par deux passionnés, cette maison d’édition basée à Bagnolet est spécialisée dans les textes de théâtre.
  • A partir du 26 novembre, Koïnè présentera notamment au Salon du Livre Jeunesse « Passage du convoi cette nuit », une pièce tendre sur le handicap, qui fait partie de la sélection des Pépites Fiction Juniors.
  • Dénonciation des engrenages de guerre, des replis identitaires, égalité filles-garçons : les deux éditeurs aiment publier des textes en prise avec le monde d’aujourd’hui.

« On a choisi le théâtre parce que c’est un bel outil pour raconter les choses de manière vivante » Attablés aux Pianos, un café situé à deux pas de Koinè, leur maison d’édition à Bagnolet, Marie-Pierre Cattino et Christian Bach soufflent un moment avant de reprendre l’installation pour le Salon du Livre Jeunesse de Montreuil, qui s’ouvre dans quelques jours. Pour cette maison d’édition indépendante, qui publie 10 à 20 pièces par année, ce sera le 3e Salon, après 2018 et 2019 et la première fois avec un stand solo.

Mais cette année, la grande nouveauté, c’est surtout qu’un de ses livres a été retenu parmi les prétendants aux prix. Et « Passage du convoi cette nuit », d’Anne-Christine Tinel fait en effet partie des 5 œuvres parmi lesquelles sera choisie la pépite Fiction Juniors.

« Le fameux convoi, ce sont en fait les convois de l’avion A380 qui traversait la région de Toulouse en pièces détachées le Sud de la France. Ce convoi est guetté par 3 enfants, dont Dina, qui est en vacances dans le Sud avec sa maman handicapée. C’est un texte très sensible sur la manière dont un enfant peut et doit parfois déjà être un aidant, et aussi sur l’imaginaire enfantin », expose Marie-Pierre Cattino.

Cerise sur le gâteau, le texte sera joué le samedi 29 au SLPJ par la Compagnie Nagananda qui le montera ensuite dans plusieurs théâtres de la région parisienne, dont le Studio-Théâtre de Stains.

« Attentifs au monde qui nous entoure »

Le handicap, mais aussi la recherche de l’identité, l’adolescence ou encore la guerre, autant de thèmes abordés par différentes pièces publiées au cours des dernières années par Koïnè. « On se veut attentifs au monde qui nous entoure », explique simplement Christian Bach, auteur de son côté de « La jeune fille et le garçon de la piscine », une pièce sur la difficulté à déclarer ses sentiments au moment de l’adolescence.

La place de la Fraternité de Bagnolet, où se trouve le siège de leur maison d’édition, les deux auteurs y sont arrivés un peu par hasard, en 2001. « Pour moi qui viens du monde de la musique, Bagnolet était synonyme des Rencontres chorégraphiques internationales, c’était un nom qui sonnait, même à Tours où j’ai fait mes études de musicologie », explique Christian Bach.

« La banlieue parisienne, c’est un lieu où les rencontres paraissent plus faciles qu’à Paris », dit de son côté Marie-Pierre Cattino la Marseillaise, qui a vite trouvé en Seine-Saint-Denis des sujets et des personnages pour peupler ses écrits de théâtre.

Un tiers du catalogue orienté jeune public

« Beaucoup de choses ici touchent ou intriguent pour qui veut bien s’y arrêter », détaille ainsi la dramaturge en désignant juste en face du café le foyer Bara, un foyer de travailleurs maliens qui lui a inspiré la pièce KDO. « Je croisais tous les jours Abdoulaye, un vieux monsieur malien à la barbe blanche. Il m’a raconté son histoire et j’en ai fait une sorte de conte pour adultes où deux petites filles, l’une africaine, l’autre européenne finissent par se rencontrer sur un pied d’égalité. »

Quelques années en arrière, l’autrice a aussi animé des ateliers d’écriture avec des enfants primo-arrivants de l’école Paul-Langevin de Lilas, tout récemment arrivés d’Afghanistan, du Bangladesh, de Guinée… En est né « J’aime l’été, la maîtresse et les hot-dogs », un livre de témoignages partant de l’espace de la chambre comme un soutien pour se construire et dire ses besoins vitaux. « Une chambre à soi », dirait Virginia Woolf dont on devine qu’elle est une des références importantes dans l’univers de Marie-Pierre Cattino.

Avec environ un tiers du catalogue orienté jeune public, certaines pièces sont d’ailleurs devenues des supports pédagogiques intéressants pour certains professeurs, à l’image de «F.A.I.L », une pièce en 3 volets de Marjorie Fabre sur la peur de l’échec, dont les dessins et le texte sont parfaitement adaptés à un public adolescent. Ou « Enki dort », réflexion sur le monde du travail à la portée de collégiens.

Mais au fait, pourquoi Koïnè ? « Ça remonte à la Grèce antique. A l’époque, les cités grecques parlaient chacune une langue différente. Elles ont donc inventé la koinè, un langage commun pour communiquer entre elles. Cette koïnè est devenue la langue du commerce mais aussi des grandes tragédies grecques, Eschyle, Sophocle, Euripide, qui sont arrivées jusqu’à nous », explique Christian Bach. C’est ce langage commun que la maison d’éditions de Bagnolet veut nous tenir, des histoires qui réunissent petits et grands.

Christophe Lehousse

Du 26 novembre au 1er décembre, le stand de Koïnè sera situé au 1er étage de Paris Montreuil Expo, au 128 rue de Paris.

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