Salon du Livre Jeunesse : 40 ans et toutes ses dents !

Salon du Livre Jeunesse : 40 ans et toutes ses dents !
Littérature
  • Fondé en 1984, le Salon du Livre et de la Presse Jeunesse en Seine-Saint-Denis en a fait du chemin : de la cinquantaine d’auteur·rices invité·es au tout début aux 250 aujourd’hui.
  • Quatre d'entre eux nous racontent leur Salon de Montreuil.

Susie Morgenstern « Je suis une fidèle parmi les fidèles ! »

« Je n’ai jamais loupé le moindre Salon du Livre, à part celui de 2023 pour raisons de santé. Je suis une fidèle parmi les fidèles ! Je me rappelle encore, jeune autrice, du tout premier : c’était dans une galerie marchande mais il y avait déjà cette ambiance chaleureuse. J’ai une immense reconnaissance envers les Salons du livre et celui de Montreuil en particulier : nous qui travaillons dans la solitude, c’est notre club d’aventure ! On y voit nos lecteurs et lectrices et des auteur· rices avec qui on sympathise. Un jour, je donnais un atelier d’écriture dans une école de Pierrefitte sur la demande d’une jeune prof. Sur les murs, je vois un dessin et l’enseignante me dit que c’est une de ses amies qui l’a fait. Je prends ses coordonnées, je montre le dessin à mon éditrice et l’illustratrice en question, Christine Roussey, s’est retrouvée à faire les dessins d’un de mes livres, Ma Boîte à histoires ».

 

Marie Desplechin « La culture populaire au meilleur sens du terme »

« Mon premier Salon, ça doit être 1995, c’était encore sous des tentes en face de la mairie. Après, je crois que je n’en ai pas loupé un seul. Parce que cette manifestation a un état d’esprit incroyable : c’est chaleureux, vivant, pas mondain, tout ce que j’aime quoi. Et puis, l’esprit des débuts qui veut que la lecture doit nous élever tou·tes ensemble, est encore là. C’est de la culture populaire, au meilleur sens du terme. Alors forcément, quand on m’invite dans des classes du 93, je dis rarement non… Je me souviens d’échanges merveilleux avec certains élèves. Autour du Journal d’Aurore par exemple (un journal inspiré de la propre adolescence de l’autrice). Tout à coup des filles me disent : « Mais c’est exactement notre vie ! » Alors qu’il y a limite deux générations d’écart entre nous ! Que la lec- ture permette ces rapprochements, je trouve ça miraculeux. »

Gaetan Dorémus : « Un morceau de littérature vivante »

« Le Salon, on ne se demande même pas si on va y aller ou pas, on y va ! Tellement c’est précieux pour y voir son public et y retrouver nos congénères, nous qui vivons un peu dans notre bulle. Un aspect que j’apprécie tout particulièrement, c’est que s’y tissent parfois des relations qui débouchent sur des collaborations. Avec Denis Baronnet, un auteur, nous avions une année présenté une petite forme autour de la thématique des ogres à la demande du Salon. On s’est trouvé une sensibilité commune, et de là sont nés 5 ouvrages. Pour résumer, le Salon du Livre, c’est foisonnant et inspirant. Ça permet à des petit·es de se construire, de grandir. C’est de la littérature vivante en fait. »

Carole Chaix « Une ruche effervescente et enthousiasmante »

« Pour moi, ce Salon, c’est une ruche effervescente et enthousiasmante. On peut y commencer une conversation le mercredi soir et la terminer le lundi ! Mais le Salon, c’est aussi le Centre de Promotion de la Littérature Jeunesse qui étend ses actions culturelles sur toute l’année : ateliers, rencontres, formations. C’est ainsi que cette année encore, je suis embarquée dans de magnifiques projets. Dans le cadre de la commande 40×40 par exemple, le Département m’a demandé de produire une œuvre pour la PMI de Vaujours. Une image pérenne, ce n’est pas rien pour une illustratrice ! Comme pour la future gare du Grand Paris Express de Sevran-Beaudottes que l’on m’a demandé d’habiller, je suis donc partie du terrain car j’aime m’imprégner des lieux et des gens. Le Salon, c’est ça : un formidable accélérateur de rencontres. »

 

Sylvie Vassallo : « Valoriser cet art majeur qu’est l’illustration »

Affiche du Festival du livre pour enfants de Montreuil de 1984

40 œuvres originales de 40 artistes installées dans 40 crèches ou PMI différentes du territoire. C’est le projet 40×40 lancé cette année par le Département pour marquer le coup des 40 ans du Salon du Livre Jeunesse. « C’est une manière pour le Département de valoriser cet art majeur qu’est l’illustration, qui ouvre très tôt l’esprit des enfants à l’imaginaire, à l’ailleurs », souligne Sylvie Vassallo, heureuse directrice d’un Salon du Livre qu’elle vivra pour sa part pour la 23e fois. Placé cette année sous le mot d’ordre du « Rêve général ! », le Salon accueillera du 27 novembre au 2 décembre 250 auteur·rices, 400 éditeurs et éditrices et quelque 200 000 personnes avec des efforts tout particuliers faits cette année en direction du public handicapé. « Ce thème de Rêve général répond bien aux besoins qu’on peut ressentir chez les enfants de rêver et de trouver sa place dans un monde incertain et menacé », insistait Sylvie Vassallo. L’imagination sera donc une nouvelle fois au pouvoir, 40 ans après…

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