L.E.J, une pour toutes et toutes pour une

Pourquoi ce titre « S’aimer c’est une galère » ?

Lucie : Quand on a réuni nos textes, on s’est rendu compte que presque toutes nos chansons parlaient d’amour, certaines en bien, d’autres avec des côtés plus chamboulants. Mais par aimer, on entend aussi notre amitié : quand comme nous on se connaît depuis 30 ans, il y a forcément des moments où on s’embrouille. Mais au final, cette amitié nous a portées.

Il y a plus d’influences RnB ou pop que sur vos précédents albums, où les textes se dégageaient davantage…

Elisa : C’est vrai que cette fois on avait envie de mettre en avant les chœurs, il y a plus de fluidité, c’est plus chantant. Au niveau des instrus, on s’est moins focalisées sur le violoncelle (de Juliette, ndlr), on s’est mis moins de barrières.

« Daft Love », « Tunnel », les titres évoquant les ruptures amoureuses s’enchaînent. La chanson de fin apporte un peu de lumière : « Changé l’heure » évoque visiblement la mémoire d’une vieille dame. De qui s’agit-il ?

Juliette : C’est ma grand-mère qui est décédée à 99 ans. C’était une figure très rebelle et indépendante, en avance sur son temps. A travers elle, on voulait aussi rendre hommage à toutes les femmes qui nous ont fait avancer, à nos mères, nos grands-mères. Elles vivent à travers nous et ont aussi fait évoluer les droits des femmes.

Est-ce que c’est facile d’écrire et de composer à 3 ? Même si votre amitié est forte, vous n’avez peut-être pas toujours toutes les mêmes envies…

Lucie : C’est facile, oui et non du coup. C’est facile parce que chacune connaît les histoires de vie des autres, c’est une histoire de famille en quelque sorte. Si l’une veut parler de quelque chose, les autres vont suivre.

Elisa : Par contre non, ce n’est pas facile parce qu’effectivement, on n’a pas toujours les mêmes goûts, les mêmes envies. Mais c’est ça qui rend l’aventure encore plus belle.

Au milieu de ce spleen qui se dégage de votre album, on sent quand même surnager votre amitié. Racontez-nous vos débuts à Saint-Denis…

Elisa : On est nées dans la même rue, dans le centre-ville de Saint-Denis. Juliette et moi on se connaît depuis la crèche et on a rencontré Lucie à la maternelle… La musique nous a très tôt réunies : Lucie et moi, on a fait la maîtrise de Radio France (de chant lyrique, ndlr) et Juliette est allée au Conservatoire de Saint-Denis. Aujourd’hui, Lucie vit à Paris, Juliette à Marseille et moi je suis restée à Saint-Denis. Mais c’est toujours à Saint-Denis qu’on se retrouve, notamment pour enregistrer.

Qu’est-ce qui fait que vous vous sentez bien dans cette ville ?

Juliette : Déjà il y a sa diversité, sa pluralité d’origines, c’est vivant ! La vie culturelle est bien aussi : on est encore sous le charme du concert qu’on a donné l’été dernier à la Basilique dans le cadre du Festival de Saint-Denis ! La Basilique, imaginez: c’était un rêve pour nous, on était trop contentes ! Et puis, quand vous faites des rencontres comme on les a faites entre nous, ça crée forcément un attachement pour la ville. Tout ça fait qu’on s’y sent bien.

Publierez-vous encore des reprises d’été, comme celles qui vous avaient fait connaître en 2015 ?

Toutes : On ne vous dit rien, vous aurez la surprise…

– Les LEJ seront notamment en concert le 29 mai 2026 au Zénith de Paris.

Propos recueillis par Christophe Lehousse

Photo: @Chloé Rose

Seine-Saint-Denis style

En 2016, nous avions rencontré les L.E.J peu de temps après la diffusion de leur premier mash-up de l’été. Elles nous avaient alors parlé de leurs 3 lieux préférés en Seine-Saint-Denis. Ceux-ci n’ont pas dû changer beaucoup…