Zaïnaba Saïd-Anzum, conseillère départementale déléguée aux sports, est décédée
- Zaïnaba Saïd-Anzum, conseillère départementale déléguée en charge des sports, est décédée mardi 28 octobre, à l’âge de 45 ans.
- Investie, déterminée et attentionnée, cette enfant de La Courneuve croyait dans les vertus du sport comme vecteur de santé, d’émancipation et d’égalité.
- Elle laisse un grand vide auprès de toutes celles et ceux qu’elle a côtoyés, amis, collègues, élus, acteurs sportifs, membres du monde associatif.

Zainaba Saïd-Anzum en février 2024, lors de l’inauguration de la piscine Annette-Kellermann de La Courneuve.
Investie, à l’écoute. C’est ce qui revient le plus souvent dans les témoignages au sujet de Zaïnaba Saïd-Anzum. La conseillère départementale déléguée aux sports, élue sur le canton de La Courneuve-Dugny-Le Bourget, est décédée mardi 28 octobre, à l’âge de 45 ans, des suites d’un accident vasculaire cérébral.
Derrière les mots des acteurs du monde politique, sportif, tous sous le choc de cette disparition brutale, percent l’affection que tous avaient pour cette femme attentionnée et dédiée à son département.
« Je suis personnellement particulièrement dévasté par cette perte car je connaissais Zaïnaba de longue date. Depuis plus de 15 ans, nous cheminons ensemble. Elle était une femme formidable, tellement sincère dans ses convictions et son engagement. Elle laisse la trace d’une femme droite et forte. Elle était de celles qui ne se résignent pas face aux injustices. », écrit ainsi Stéphane Troussel, le président de la Seine-Saint-Denis. Avec lui, elle avait été élue une première fois comme suppléante lors des élections départementales de 2011 avant de constituer son binôme en 2015 puis 2021.
Née à Boulogne-Billancourt, mais enfant de la Courneuve depuis ses 8 ans, où elle était aussi maire adjointe, elle n’avait de cesse de se battre pour la jeunesse de ce département, pour son accès aux études, à la santé et bien entendu au sport.
Conseillère départementale déléguée aux sports à partir de 2021, son travail de terrain inlassable avait évidemment connu un premier aboutissement avec le déroulement des Jeux olympiques de Paris 2024 sur le territoire de la Seine-Saint-Denis. On l’avait alors croisée plus souriante que jamais, heureuse pour son département et ses habitants.
« De la coupe du monde de rugby aux Jeux olympiques et paralympiques, pour lesquels elle frissonnait dès qu’elle entendait les premières notes de « Parade », encore de longues semaines après la fin des Jeux, elle nous communiquait son plaisir partagé de vivre et de faire vivre ses grands événements sportifs internationaux aux habitants à travers les plans d’accompagnement qu’elle a portés. », souligne Aurélie Gautier, cheffe du service des sports et loisirs du Département dont Zaïnaba connaissait presque tous les 70 agents. « Avec un sourire en coin, elle savait trouver le mot juste, l’anecdote appropriée à chacun, en toute circonstance. Jusqu’au tournoi des agents du Département pour lequel elle nous a écrit et enregistré un chant d’encouragement dédié. », se souvient encore Aurélie Gautier.
Défenseuse du sport comme levier d’émancipation

Zaïnaba Saïd-Anzum (2e droite) au Parc de La Courneuve en juillet 2025, en compagnie notamment des élus Michel Fourcade, Stéphane Troussel et Oriane Filhol.
Dans le monde sportif aussi, on se souvient d’une femme de terrain, observatrice et attentive aux autres. « On savait déjà qu’elle défendait le sport comme levier d’émancipation et d’égalité femmes-hommes, mais on l’a vraiment vu lorsqu’elle nous a accompagnées dans la préparation d’un gros match de championnat en décembre 2024, témoigne à son tour Clémence Gueucier, l’entraîneure principale des Louves de Bobigny. C’était contre Romagnat, Zaïnaba avait passé toute la journée avec nous, du Noël solidaire avec les petits du club jusqu’à l’après-match. Je me souviens encore : elle nous avait dit être très touchée d’être la première à vivre ainsi un match en immersion. On avait alors découvert une femme sincère, bienveillante dans sa relation aux autres et fière de son département », dit encore celle qui avait recroisé l’élue aux sports au moment du titre de championnes de France à 7 des Louves en février dernier.
Sports collectifs ou individuels, sport performance ou sport-loisir, chaque fois que son agenda le lui permettait, cette femme de terrain était au soutien des clubs du territoire. « Finales de Coupe d’Europe ou de championnat de France, elle aura été de tous les grands moments du club, insistait ainsi Jean-Claude Molet, président du Saint-Denis tennis de table 93. Mais elle n’était pas que là dans les moments où ça brille : elle nous a aussi soutenus dans nos difficultés. Evidemment, pour elle qui défendait beaucoup le développement du sport féminin, ça lui plaisait de voir que nous étions à un moment le seul club de France à compter une équipe femmes et hommes en Pro A. »
« Sa présence de terrain régulière, à l’écoute, passionnée, et engagée aux côtés des acteurs sportifs lui conférait cette vision globale d’un sport qui répond aux besoins des habitants, qui émancipe, qui lutte contre les inégalités », réagissait à son tour la Fédération Sportive et Gymnique du Travail 93, qu’elle aura tellement épaulée.
Elle-même nageuse occasionnelle dans sa chère piscine de Marville, elle était une fine connaisseuse de la chose sportive, capable de s’enthousiasmer pour la performance mais surtout pour les valeurs du sport : transmission, partage, échange entre les cultures.
On pourrait ainsi citer ce projet de création d’un terrain de handball à Madagascar dans lequel elle s’était investie aux côtés du Noisy-le-Grand Handball, ou ce voyage au Sénégal sur les terres des futurs Jeux Olympiques de la Jeunesse 2026…

Avec des joueuses de l’équipe première de l’AC Bobigny rugby, sacrées championnes de France à 7, en février 2025.
Etait-ce dû à ses origines comoriennes – il s’écoulait ainsi rarement un été sans qu’elle ne passe par le berceau de sa famille, la ville de Foumbouni, au sud de la Grande Comore- ou juste à son esprit ouvert, toujours est-il que pour Zaïnaba, le sport rimait forcément avec absence de frontières et lutte contre les inégalités.
A ses trois enfants, à son mari, à ses parents, à tous ses proches et amis, nous adressons nos condoléances les plus vives et sincères.
Un hommage est organisé par le Département de la Seine-Saint-Denis vendredi 31 octobre 2025 à 11h à l’hôtel de Ville de La Courneuve (Avenue de la République, 93120 La Courneuve).
CL
Photos: ©Nicolas Moulard; ©Franck Rondot ©AC Bobigny rugby