Nina Oumou, artiste aux influences multiples

Nina Oumou, artiste aux influences multiples
Musique
  • Originaire de La Courneuve, la chanteuse de R'n'B Nina Oumou multiplie les concerts en Île-de-France et dans notre département.
  • Pendant le Bel Eté, elle assurera avec ses danseur·euses la première partie de la soirée 100% Seine-Saint-Denis le 19 juillet au parc Valbon.
  • Rencontre avec une artiste polyvalente bourrée d'énergie, qui revendique des racines et des influences diversifiées.

Vous avez commencé très tôt la musique. D’où vient votre passion pour le chant ? 

Ouh là… C’est une passion qui vient de tellement loin… Ma mère me disait que je chantais déjà dans ma poussette, ce qui l’a incitée à m’inscrire au conservatoire de La Courneuve quand j’avais à peine 6 ans. J’y ai appris pendant des années le solfège, le chant, la guitare, la danse classique… A 9 ans, un professeur a dit à ma mère que j’avais un potentiel au niveau du chant et m’a fait participer à un concert. Pendant mon adolescence, je me suis initiée à la musique urbaine, au breakdance, au modern jazz, j’ai intégré une chorale de gospel au sein de la Maison des Jeunes de la Ville…
Par ailleurs, j’ai grandi à La Courneuve, une ville avec beaucoup de mixité, auprès d’un père malien-congolais et d’une mère algérienne qui écoutaient à la maison du raï, de la musique africaine, de la funk…, ce qui influence encore aujourd’hui mes créations. Je vous dirais que la musique fait partie de moi, j’en ai besoin au quotidien pour me sentir complète.

A 18 ans, vous rejoignez le groupe Diligence féminine et vous multipliez les concerts. Comment avez-vous franchi le pas ? 

A un moment, j’ai voulu me tourner vers des musiques qui me ressemblaient davantage en fréquentant assidûment la maison de quartier de la commune. J’ai rencontré trois jeunes filles passionnées comme moi de danse hip-hop et de sons R’n’B. J’ai été auditionnée par leur manageur-producteur MJ et elles m’ont intégrée dans leur groupe Diligence féminine. On a donné pas mal de concerts, dont un showcase à la FNAC du Forum des Halles à Paris, des représentations à Saint-Denis, des scènes ouvertes… Avec mon club de gospel, on a aussi chanté à Bondy, Le Bourget, Dugny, Pierrefitte-sur-Seine… C’est ainsi que j’ai eu mon premier cachet que j’ai dépensé en achetant mon premier téléphone portable… Il y avait toute la discipline nécessaire à l’esprit d’un groupe quasiment professionnel mais j’en garde des souvenirs de convivialité extraordinaires. Je pense que ma formation plutôt classique au Conservatoire a été un énorme plus dans mon parcours de chanteuse. Elle m’a permis d’avoir une oreille musicale, un certain rythme, de la rigueur, la possibilité de faire mes harmonies en gardant un son plus naturel qu’avec l’auto-tune…

Pendant quelques années, vous avez laissé la musique en suspens. Pourquoi ?

J’ai toujours eu une appétence pour les sciences et au lycée Paul-Eluard de Saint-Denis, j’ai suivi une filière liée aux technologies de laboratoire. J’ai ensuite intégré une école de chimie à Paris puis un Master à Toulouse, avant de passer un doctorat en biochimie entre autres à l’Université de Montréal. J’ai continué à faire des concerts au Canada mais à un moment j’ai dû lever le pied pour me consacrer à mes études puis à mon travail de responsable des essais cliniques dans un laboratoire pharmaceutique. En 2022, j’ai voulu remonter sur scène en solo, cette fois-ci et j’ai créé le label African Nation production pour m’auto-produire. J’ai écrit puis enregistré pas mal de chansons en studio puis j’ai repris depuis le chemin des concerts à Paris, dans l’Oise et surtout en Seine-Saint-Denis.

En 2024, vous avez donné une performance au parc Valbon pour la clôture des Jeux paralympiques. Quel souvenir en gardez-vous ? 

C’est une expérience que j’ai adorée. Les organisateurs qui m’ont contacté ont visiblement aimé mes clips ainsi que le côté dansant et entraînant de ma musique. J’ai recruté plusieurs danseurs et monté une chorégraphie d’expression scénique. Je me suis inspirée de l’esprit des JO pour écrire la chanson afrobeat « The game », qui insiste sur l’esprit d’équipe, la compétition mais aussi la solidarité en hommage aux Jeux de Paris. L’enthousiasme du public de Seine-Saint-Denis m’a touchée et il m’arrive souvent de croiser des amis, des connaissances ou des voisins qui assistent à mes concerts dans le 93, ce qui me fait très plaisir.
En janvier 2025, j’ai eu la chance d’intégrer le dispositif Rappeuses en liberté en partenariat avec le festival Villes des musiques du monde (NDLR : subventionné par le Département). Avec une dizaine de filles, on a profité de coachings scéniques et vocaux, de présentations de l’éco-système juridique autour des artistes… et de trois nouvelles dates de concert. C’était aussi l’occasion de bénéficier d’un réseau de professeurs, de chanteurs, de rappeurs, de producteurs avec qui on a tissé des liens précieux.

Vous allez assurer la première partie du concert de DJ Abdel le 19 juillet pendant la Biennale Multitude. Pourrait-on avoir des indices sur ce moment ? 

Pendant 45 minutes, je vais interpréter mes EP, des singles, en particulier ceux de mon dernier album « Libre » sorti en 2023. Avec ma troupe de danseurs, on mettra à l’honneur une musique métissée, ensoleillée, qui mélange les influences africaines, la soul, la pop, le R’n’B, le hip-hop… Je n’ai pas encore déterminé toutes les chansons mais il est possible que je chante des airs plus introspectifs et personnels en version acoustique que je développe actuellement. L’objectif serait de jouer des mélodies joyeuses et ensoleillées pour faire danser les milliers de visiteurs mais aussi des chansons à texte qui expriment des sentiments personnels. J’y réfléchis pour le moment, le programme est en cours de réalisation mais je vous promets qu’on se donnera à fond et on mettra toute l’énergie qu’on a dans le corps sur scène !

 

 

Ses prochains concerts en Seine-Saint-Denis 

  • Dans le cadre du dispositif « Rappeuses en liberté »  : 

Dimanche 15 juin à 17h sur la Place de la pointe à Pantin

Samedi 21 juin à 20h au Courneuve Square Festival au Parc de la Liberté, avenue de la République à La Courneuve

Samedi 28 juin à Aubervilliers à 18h30 aux Laboratoires d’Aubervilliers situés aux 41 rue Lécuyer à Aubervilliers

  • Dans le cadre du Bel Eté :

Samedi 19 juillet à 20h pour la première partie du concert de DJ Abdel au parc départemental Georges-Valbon localisé au 55 avenue Waldeck-Rochet à La Courneuve

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