Inauguration à Marville du centre aquatique Annette Kellermann : « que du bonheur !»

« J’adore nager et là c’est que du bonheur ! » Marie-Rose est ravie de ce qu’elle voit. Cette habitante de la cité de la Saussaie, située juste de l’autre côté du Parc des Sports de Marville, s’est inscrite pour la visite de la nouvelle piscine Annette-Kellermann dès qu’elle l’a pu. « Jusqu’ici j’allais à la Baleine à Saint-Denis. C’est bien, mais c’est sans comparaison avec ce que je vois là », explique encore la Dionysienne.

Devant elle et le groupe emmené par un agent du Département, un beau bassin sportif de 33m, que l’on peut ramener à 25m grâce à un quai mobile. Pourquoi 33m ? « C’est la dimension d’un bassin de water-polo, qui manquait au département et qui accueillera en juillet des entraînements des délégations olympiques de ce sport », explique Cédric Faveau, agent de la Direction des Sports au Département. Une offre de bassins qui, en intérieur, se complète par un bassin ludique et un bassin d’éveil. Tandis qu’à l’extérieur, un bassin nordique, c’est-à-dire chauffé à 27°C et un bassin découvert de 300m2 attendront aussi l’heureux baigneur. A l’étage, on trouve un espace fitness avec une salle de musculation et un espace bien-être avec hammam et sauna. Deux salles de réunion serviront aussi à former des maîtres nageurs via des réseaux d’insertion professionnelle.

Un tarif de base à 4,50 euros

« C’est beau, c’est lumineux. On se croit direct en vacances », s’enthousiasment Amelia et Françoise, deux collègues travaillant en Ehpad à Saint-Denis et adeptes d’aqua-gym. Une chose est sûre : elles ne regretteront pas l’ancienne piscine de Marville, devenue vétuste et aux horaires d’ouverture très restreints. Les tarifs eux aussi devraient être à la hauteur : 4,50 euros le prix d’entrée avec l’accès aux seuls bassins, autour de 20 euros par mois l’abonnement donnant aussi droit aux espaces balnéothérapie. Même si tout cela reste à préciser par le nouvel exploitant de la piscine Vert Marine, tout juste choisi.

Il faudra que tout ce petit monde prenne son mal en patience avant l’ouverture au public. Car si les bassins – au coût total de 40,15 millions d’euros – seront accessibles aux scolaires et aux associations dès avril, ils refermeront en juillet pour se mettre à l’heure olympique. Les poloïstes du monde entier investiront le bassin de 33m alors que le bassin nordique sera trusté par les rugbymen et women à 7, qui s’entraîneront aussi sur 4 terrains d’entraînement flambant neufs, visibles depuis le hall d’entrée.

Une équipe de water-polo à résidence ?

« L’idée défendue par le Département tout au long du projet était que ce soit une piscine pour toutes et tous. On a été très vigilants là-dessus dans le cahier des charges, avec pour nous cette exigence d’améliorer le savoir-nager dans le département, où un enfant sur 2 ne sait pas nager à son entrée en 6e », relevait Coline Hennebelle, chargée d’opérations pour le Département et qui aura suivi la maîtrise d’ouvrage depuis le début.

La piscine Annette-Kellermann – une Franco-Australienne qui toute sa vie aura milité pour l’accès des femmes à la natation – s’intègre par ailleurs dans un vaste plan piscines qui doit pallier le déficit de bassins dont souffre actuellement le département (60m2 de bassins de natation pour 10 000 habitants, contre 260m2 en moyenne nationale). La nouvelle piscine olympique de Saint-Denis, les nouveaux bassins de Pierrefitte et Aulnay participent ainsi de ce mouvement.

« On entend parfois des critiques à l’égard des Jeux qui ne seraient pas assez ci, pas assez ça… Mais s’il fallait une preuve supplémentaire que la Seine-Saint-Denis se transforme positivement grâce aux Jeux, elle est là, avec cette piscine », soulignait le président de la Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel le soir même, entouré de tous les acteurs impliqués dans la dynamique des Jeux, le maire de Saint-Denis Mathieu Hanotin, le président de Paris 2024 Tony Estanguet ou encore le directeur de la Solideo Nicolas Ferrand.

Tout un symbole : le nouveau bassin sportif était ensuite étrenné par une démonstration du Cercle 93, un club de water-polo de Noisy-le-Sec, triple vice champion de France malgré la carence en bassins. « Ces dernières années, le club, et notamment l’équipe première, a été ballottée de ci de là, à la recherche d’une piscine homologuée. Là, on pourrait enfin s’ancrer réellement dans le territoire avec ce bel outil. Pourquoi ne pas imaginer ici les entraînements d’une équipe féminine de haut niveau ? Pour moi, ça a tout son sens », salivait d’avance Jonathan Moriamé, manager du club. Etrangement, en ce soir d’inauguration, habitants comme associatifs, élus comme anonymes avaient tous les yeux qui brillaient.

Christophe Lehousse

Photos: © Franck Rondot

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