Discriminations : le Département de la Seine-Saint-Denis publie une étude inédite
Alors que les événements et manifestations de ces dernières jours ont de nouveau mis en lumière les discriminations dont est victime une partie de nos concitoyen.ne.s, le Département de la Seine-Saint-Denis publie ce jour les résultats d’un baromètre sur les discriminations perçues ou vécues par les habitant.e.s du département. Cette étude montre notamment que 9 jeunes sur 10 pensent qu’en Seine-Saint-Denis des personnes sont discriminées par la police et la justice.
Réalisé par Harris Interactive auprès de 1004 habitant.e.s de la Seine-Saint-Denis, ce baromètre montre que près de 6 habitant.e.s sur 10 de la Seine-Saint-Denis (56%) déclarent avoir été victimes de discrimination durant ces cinq dernières années. Un tiers (33%) disent avoir eu le sentiment d’être discriminé.e.s spécifiquement parce qu’ils.elles habitent en Seine-Saint-Denis. 42% des personnes interrogées jugent par ailleurs que les discriminations ont augmenté durant ces cinq dernières années.
Plus de 80% des répondant.e.s déclarent que la couleur de peau, la religion, le quartier d’habitation sont des facteurs principaux de discrimination
L’étude menée permet de faire émerger quatre causes de discriminations principales, perçues ou vécues par les habitant.e.s de la Seine-Saint-Denis. Fait notable, celles-ci sont d’autant plus importantes chez les 18-24 ans que dans le reste de la population.
- L’origine ou la couleur de peau : 87% des personnes sondées estiment que des habitant.e.s de la Seine-Saint-Denis sont discriminé.e.s pour cette raison. Près d’un tiers (32%) déclarent avoir été elles-mêmes victimes durant ces 5 dernières années (dont 23% de manière répétée). Un chiffre qui s’établit à 43% pour les 18-24 ans.
- La religion : 84% des personnes sondées estiment que des habitant.e.s de la Seine-Saint-Denis sont discriminé.e.s pour cette raison. 17% déclarent avoir été victimes durant ces cinq dernières années (dont 13% de manière répétée). Ce chiffre s’établit à 24% pour les 18-24 ans.
- Le quartier d’habitation : 83% des répondant.e.s estiment que les discriminations en raison du quartier d’habitation existent en Seine-Saint-Denis, et 74% indiquent qu’elles sont fréquentes. 28% disent en avoir été victimes durant ces cinq dernières années (dont 20% de manière répétée). Ce chiffre s’établit à 43% pour les 18-24 ans.
Si les trois premiers critères se détachent nettement, les habitant.e.s identifient en outre un panel de critères exposés aux discriminations. Parmi ces critères, il y en particulier celui de l’orientation sexuelle : 75% des répondant.e.s estiment que des personnes sont discriminées pour cette raison.
Des discriminations en particulier dans les domaines de la police/justice mais aussi de l’emploi et du logement
Le Baromètre Harris Interactive pointe également trois domaines dans lesquels les discriminations vécues ou perçues sont les plus représentées.
- La police et la justice sont les services publics cités en premiers dans lesquels des discriminations seraient à l’œuvre. Ainsi 81% des répondant.e.s pensent qu’en Seine-Saint-Denis des personnes sont discriminées par la police et la justice. Un avis partagé par près de 9 jeunes sur 10 (88%). A ce titre, les annonces du Ministre de l’Intérieur Christophe Castaner lundi 8 juin ne semblent pas suffisantes, et un plan antiracisme dans la police paraît nécessaire.
- Le monde du travail apparaît comme un espace particulièrement à risque en matière d’actes discriminatoires pour les répondant.e.s, tant lors de l’étape de la recherche d’un emploi, puisque 88% des répondant.e.s estiment que des personnes sont discriminées à ce moment, que dans le monde du travail en général, pour 87% des répondant.e.s.
- La recherche d’un logement est également une étape critique puisque 85% des répondant.e.s estiment que des personnes sont discriminées dans ce contexte.
Notons enfin que les pouvoirs publics cristallisent dans leur globalité une très forte attente de la part de la population en matière de lutte contre les discriminations. Si l’éducation est identifiée comme le meilleur recours (95% des répondant.e.s), suivent en effet de près, parmi les actrices et acteurs au rôle jugé important, les maires (92%), l’Etat (89%), les associations (89%) le Défenseur des Droits (88%) et le Département (86%). Les entreprises arrivent ensuite avec 85% des répondant.e.s les appelant à agir davantage sur le sujet.
« Nous savons que les discriminations existent, et qu’elles s’expriment encore plus durement dans certains territoires, comme la Seine-Saint-Denis. Mais nous tenions avec Silvia Capanema, Vice-présidente chargée de la jeunesse et de la lutte contre les discriminations, à réaliser une étude pour rendre objectif ce sentiment diffus au sein de la population, en le confrontant à la réalité des faits. Sortir du déni, c’est déjà agir. J’en appelle à une stratégie nationale de lutte contre les discriminations. » Stéphane TROUSSEL, Président du Département de Seine-Saint-Denis
Synthèse complète du Baromètre à télécharger ci-dessous
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