Pétition : donnons à l’école publique les moyens de réussir
Depuis février dernier, la communauté éducative s’est mobilisée pour demander plus de moyens pour l’École en Seine-Saint-Denis et pour refuser les groupes de niveau instaurés par la réforme du choc des savoirs.
Alors que nous entamons une nouvelle rentrée scolaire, nous, parents, enseignant.e.s, élu.e.s, personnels de vie scolaire, chef.fe.s d’établissement, personnels administratifs, habitant.e.s, renouvelons notre appel pour un choc d’égalité pour l’Éducation en Seine-Saint-Denis.
Force est de constater que les efforts annoncés par l’État pour la Seine-Saint-Denis à travers un plan « Un État fort en Seine-Saint-Denis » ou à travers les dispositifs d’éducation prioritaire ne sont pas à la hauteur et sont loin de répondre aux besoins de l’École.
Car le constat, c’est que l’École en Seine-Saint-Denis est sous dotée. Qu’un enseignant·e sur deux n’est pas remplacé·e dans le secondaire, tandis que le taux de remplacement est de 78 % au niveau national.
Le constat c’est aussi la crise de vocation qui affecte particulièrement l’académie de Créteil. Selon le ministère, 3200 postes n’ont pas été pourvus aux concours d’enseignant·e cette année à l’échelon national. Dans le 1er degré, l’académie de Créteil fait partie des 4 académies où tous les postes ouverts au concours n’ont pas été pourvus.
Le constat, c’est enfin qu’il manque 1500 accompagnant·es d’élèves en situation de handicap. Le constat, c’est que les équipes de vie scolaire et les personnels médicaux -sociaux ne sont pas en nombre suffisant.
Nous sommes aussi effarés par la ségrégation sociale qui s’est installée entre les établissements comme le montre la publication des IPS.
Nous ne voulons pas de la réforme du choc des savoirs qui s’applique au forceps. Cette réforme, qui prévoit la répartition en groupes de niveau, doit être abandonnée car c’est une mesure stigmatisante et source de souffrance pour les élèves sans que cela soit bénéfique pour aucune des cohortes d’élèves. Avec cette réforme, nous allons assister à un tri social et scolaire.
Il est impératif aussi d’investir dans la rénovation des infrastructures scolaires, de les adapter au changement climatique et de prévoir des solutions pour répondre à la croissance démographique. La plupart des collectivités locales agissent, elles agissent même au-delà de leurs compétences obligatoires en s’engageant sur les volets éducatifs, culturels, sportifs mais elles se heurtent à des contraintes financières importantes. S’agissant par exemple des collèges, l’État ne compense les investissements du Département de la Seine-Saint-Denis qu’à hauteur de 8,8 %, soit bien en deçà de la moyenne nationale qui est de 15 %, alors que le département est parmi les 5 départements qui investissent le plus dans les collèges.
Il n’y a pas de fatalité. De magnifiques projets éducatifs voient le jour grâce à l’engagement de tous les acteurs. Nous allons continuer à agir pour la réussite de tous les élèves.
Mais, alors que la Seine-Saint-Denis se transforme, que les transports se développent, que le cadre de vie s’améliore, nous constatons que l’Ecole publique est, elle, en panne.
Il est impératif que le gouvernement agisse pour que l’école publique retrouve ses lettres de noblesse, qu’elle fasse réussir ensemble tous les enfants de la République.
Dans un territoire populaire tel que le nôtre, l’école publique, doit être garante de l’égalité, elle a une importance particulière. Nous appelons donc à des mesures fortes dans les meilleurs délais.
Ensemble, pour nos enfants, pour l’avenir, exigeons un choc d’égalité pour l’école publique en Seine-Saint-Denis !